♡ SOUVENIRS GOUTTE A GOUTTE. ♡

hortense.
tu vois, je n'y peux rien. ce monde n'est pas pour moi, ce monde n'est pas le mien.
damien saez, @sugar slaughter.

prénom(s): hortense. (comme la fleur, mais cette fleur est fanée)

nom: et le papier n'existe pas, et les souvenirs sont envolés. qui es-tu, hortense ?

âge: en se regardant, parfois, dans le reflet d'une vitrine, elle se dit qu'on pourrait la qualifier de vingtenaire, à cause des rides aux coins des yeux et des fossettes trop prononcées.

date/lieu de naissance: petite fille de la rue, petite fille perdue. d'où viens-tu ?

origine(s): d'ici, d'ailleurs peut-être. de derrière la mer et l'horizon glacé, du bitume sali et des pavés grisâtres.

étude(s)/emploi(s): écrire sur les murs des appels au secours, qui suis-je ? quel est ce vide dans ma cage thoracique ? dessiner avec son propre sang des fleurs sur cette pierre trop grise, et laisser ses émotions se noyer au travers de ses larmes amères. regarder les vagues valser sur la mer.

situation civile: regarder les sourires passer, s'imaginer, accrochée à un bras, le sourire qui s'étire jusqu'au ciel, tout là-haut. puis la solitude qui l'étouffe et la fait suffoquer une fois les yeux ouverts, les rêves envolés.

situation familiale: elle s'est souvenue d'une femme aux effluves de rose, alors elle en fait pousser dans son cœur et se blesse de toutes ces épines invisibles.

situation financière: parfois, les gens ont pitié de ce visage d'ange sali par la poussière de la ville, et de ces cheveux rêches nettoyés d'eau salée, et jettent une pièce insensée au creux des mains d'hortense.

réputation au lycée: souvent, elle regarde les élèves, ces serpents, en sortir et se dit que peut-être, elle a foulé ce sol, elle a frôlé des doigts ce portail abimé. un jour, sûrement, elle a été une ombre dans un autre lycée, ou bien même une étoile, qui sait.

avatar et crédit: be, @SUGAR SLAUGHTER.

c'est drôle.
de n'être personne. de n'avoir jamais existé.
c'est drôle.
de n'être qu'une ombre. un écho que l'on peine à entendre.
c'est drôle le vide contenu dans ma tête, c'est drôle les larmes qui dansent dans mon cœur.
tout ce malheur.
je vois sans penser, sans me souvenir.
je panse sans douleur, sans me rappeler de la lame ayant tracé sur mon âme des chemins cramoisis.
je vis sans aimer, je vis sans savoir.

oubli

comme un long poison qui s'immisce dans mon âme,
quand un ver infâme dévorant mon cœur, mes tripes.
c'est drôle vous savez, car tout ce qui m'est familier, c'est le noir qui m'enveloppe lorsque mes yeux se ferment.
c'est drôle vous savez, car seul le silence, désormais, est vraiment singulier.
tous ces visages, je ne les connais pas et ils me donnent la gerbe, me retournent l'estomac.
toutes ces odeurs me crucifient le cœur, à chaque fois.
car je ne les connais pas. ces sensations, ces murs que je frôle du bout de mes doigts, ces sols que je foule, ces yeux bleus dans lesquels je me noie, comme le bleu de la mer, je ne les connais pas.
c'est comme si quelqu'un avait enfoncé ses doigts dans mon crâne, avait pris mon corps frêle entre ses bras,
et m'avait laissée là. m'avait laissée là, comme un pantin de bois dont on arrache les fils,
comme une humaine, moi, que l'on brise, que l'on jette, qui se noie,
dans le rouge de la mer,
dans un sang trop amère.
comme une humaine, moi, que personne ne voit.
c'est pas si drôle, vous savez,
de ne pas exister.