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C'EST PAS TON HIGHLIGHTER QUI ME METTRA DE LA POUDRE AUX YEUX. (yousra)

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 C'EST PAS TON HIGHLIGHTER QUI ME METTRA DE LA POUDRE AUX YEUX. (yousra)

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Zaïm
Zaïm
♡ poisoned youth ♡
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C'EST PAS TON HIGHLIGHTER QUI ME METTRA DE LA POUDRE AUX YEUX. (yousra) EmptySam 9 Juil - 19:54


"LUEUR AU FOND DES YEUX, UNE HUMEUR DE TUEUSE."
C'EST PAS TON HIGHLIGHTER QUI ME METTRA DE LA POUDRE AUX YEUX. (yousra) CRJl5Ja C'EST PAS TON HIGHLIGHTER QUI ME METTRA DE LA POUDRE AUX YEUX. (yousra) Qg6hoK2

la frustration qui se ressent dans la démarche, dans les pas lourds et la mâchoire crispée, verrouillée. un animal indomptable mis en cage dans la jungle urbaine, un souffle court et haletant, des gestes brusques qui s'écrasent sur les grilles fermées du lycée et l'pion qui lui lance un sourire amusé.  rien n'sert de s'attarder dans les environs, l'regard qui dévie rapidement vers la poupée irréelle en talons, tournant l'dos à son éducation factice. l'insolence d'une légère brise venant lui gifler le visage et  l'esprit sauvage qui se retranscrit dans sa chevelure courte mais en bataille, un peu comme un super sayen en transformation - sauf que zaïm arrive pas à sauver les gens, il a qu'des bonnes intentions rarement mises à exécution.
scène improbable, que trop rare, le banlieusard en retrait qui délaisse sa casquette marchant presque aux côtés de la baddie à la réput' de pute dévergondée mais aux airs plus profonds, plus complexes.

ils se suivent de loin sans vraiment l'avoir demandé, le destin est joueur et décide de les lier pour quelques minutes, heures, années ou seulement l'temps de se retourner et de légèrement se dévisager ?




debout l'corps ballotté de gauche à droite dans le rer, entre les odeurs insoutenables et les injures qui s'effritent entre les lèvres, entre les accents d'ici mais surtout d'ailleurs.
malboros moitié-prix dans la poche et briquet pété, reflet d'une vie clichée et sur-médiatisée de trafics sur la canebière. toujours en alerte, observant l'univers s'activer autour de lui sans jamais réellement le toucher, le comprendre. zaïm partage son attention entre l'énigme féminine et le danger des contrôleurs-crieurs, anciens fraudeurs repentis.
un coup d’œil et les traits si parfaits de la poupée sabotée se raidissent, son teint sûrement pâli bien que trop orangé pour le distinguer. un soupir, une main rugueuse qui lui tends doucement un ticket-trésor, l'geste en lui même bien plus chaleureux que ses pupilles explosées par l'manque de sommeil, de beuh et de repères.
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C'EST PAS TON HIGHLIGHTER QUI ME METTRA DE LA POUDRE AUX YEUX. (yousra) EmptySam 9 Juil - 20:54

les cils qui roulent contre mes pommettes, canines plantées dans la lèvre inférieure. goût amer d'une goutte de sang contre ma langue dansante, le cœur creux, l'âme qui y raisonne. il n'est plus l'heure. j'entends déjà la main de papa frapper contre la table de bois fendu, sa voix cassée qui fait vibrer les murs, qui réduit les paroles à de simples murmures.
idiote.
le talon trop haut s'écrase contre le métal rouillé du portail vert. la trace y demeure, comme demeurent les cœurs gravés, les insultes inscrites dans la peinture écaillée. j'ai le souffle trop court, les battements incessants de mon cœur serré frappent ma gorge, ma nuque, coupent ma trachée comme une lame argentée qui trace sur les peaux des vagues rougies, océan cramoisi.
la colère s'inscrit dans chaque recoin de mon visage de poupée maquillée. elle se faufile entre les plis du front, elle ondule contre mes cernes cachées derrière ce masque orangé. elle se grave tout doucement tout au fond de mes prunelles sombres, suit la courbure de mes cils couleur cachou.
la princesse est contrariée, le nez est plissé. princesse de quoi ? princesse des cités, dont les talons s'écrasent désormais lourdement sur le bitume sali de marseille. bruit entêtant, la mélodie est dégoûtante et trop régulière. c'est la mélodie de celle qui ment, celle qui ment dans ses jolis vêtements, derrière la poudre rosée déposée doucement sur ses joues.
un pas lourd s'y ajoute, celui d'un mort-vivant, celui d'un visage fade et puis de deux yeux tristes aux prunelles rouges et dilatées. le pas de celui qui traîne sa vie derrière lui, qui piétine ses erreurs les pieds-joints, puis qui se tue le corps, le cœur à coups de beuh et d'autres drogues dégueus. la fumée d'cigarette a flouté ses pensées, et puis  a effacé ses rêves inachevés. pas trop irrégulier, le corps qui slalome entre les poteaux noirs, et les pieds qui s'emmêlent, qui n'parviennent pas à écraser ce désespoir.
les regards se croisent une infinie seconde, et puis ma tête se tourne vers la gare qui se dessine au loin, mes cheveux bruns valsent contre ma mâchoire. mes épaules se relèvent et je mincis mon ventre, je sens mes côtes qui apparaissent derrière mon haut trop court, et si je les frôlais tout du bout de mes doigts, ça ferait des accordéons.

dans le rer, ça pue. ça pue l'mensonge, ça pue les gens, ça pue la rue. parfum amer, odeurs de lila et puis d'autres fleurs mêlées à celles des bouffes trop grasses, de la crasse. les fantômes se tiennent bien serrés contre les fenêtres dégueulassées par la poussière déposée par la noirceur qui défile à côté. mes épaules se resserrent face à une voix trop rauque, face aux corps qui se crispent et aux visages pâles. ma jambe droite est tremblante, le pied frappe sans s'arrêter contre le sol noirci.
idiote.
et puis la main se tend, celle du mort-vivant. la main dépose dans ma paume un ticket, et mes membres se relâchent. je souris, doucement, à l'inconnu blafard. merci.  
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Zaïm
Zaïm
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une lueur curieuse fait danser les flammes dans ses yeux de jais, aux cils trop courts et à la couleur trop commune. un mot, deux syllabes lâchées dans un murmure baigné de mystère et de gratitude sans artifice, loin de l'apparence factice. un hochement de tête de la part d'un mec de tess un peu bancal, l'étiquette de racaille confirmée par tout l'attirail peu fiable qu'il trimballe. zaïm cherche à lutter contre l'impulsion impitoyable du courant, par le désir de scanner le doux visage de la poupée parfaite pour y déceler une faille, un défaut qui puisse lui permettre de palper l'âme de la princesse intrigante.
il veut dissiper le brouillard autour du mirage qu'est la belle artiste, comme si elle s'évertuait chaque matin à gommer ses bleus à l'âme en les recouvrant de maquillage, triste mascarade. perfection extérieure, tenue camouflage face à la guerre d'en dehors et d'en dedans son cœur ? est-ce qu'il est toujours là d'ailleurs, peut être qu'elle l'a étouffé à coups de fond de teint assassin ?

un mouvement machinal mets fin à l'atmosphère oppressante du wagon bondé d'odeurs gênantes et de sa silhouette éblouissante. la mémoire d'zaïm est assaillie par le cliquetis des talons frappant contre le bitume – comme si toute sa rancœur enfouie s'écrasait sur le macadam – les deux corps se déplaçant désormais à la même cadence. ils avancent ou peut-être bien qu'ils reculent à chaque pas retentissant, peut-être bien qu'ils se perdent dans la brume des questionnements. inconsciemment, un silence s'installe, pesant mais intriguant. de légers regards se croisent toutes les 160 secondes avant de vagabonder dans la direction opposée, les joues couvertes de honte.

« kho, j'marronne pas. juste y'a degun qui réponds et c'est la galère comme d'hab dans mars. … ouais. ouais, j'comprends. » l'accent chantant du sud qui s'mélange à des cordes vocales rauques, rouillées par le dialecte du pays s'faufile à travers l'Iphone contrefaçon qui fait fondre ses neurones déjà en surchauffe. réflexe quasi-robotique, comme un tic de camé, des injures qui s'échappent de sa bouche comme un nuage de fumée : éphémère et toxique. les nike trouées qui piétinent l'asphalte, suivant le rythme des aiguilles d'une jeune fille versatile. « zaïm. » il r 'crache d'un air renfrogné, comme s'il était forcé de lâcher un secret sous la torture, la méfiance inscrite dans ses pupilles couleur ordures.  

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C'EST PAS TON HIGHLIGHTER QUI ME METTRA DE LA POUDRE AUX YEUX. (yousra) EmptyLun 11 Juil - 22:12

il me regarde. je crois, je crois que je n'aime pas ça. ses deux yeux rougis par la beuh, ses deux prunelles dilatées qui voilent mille-et-un secrets me scrutent sans relâche, furtivement, se voulant discrets. ça brûle ma peau, calcine mon visage. mes joues crépitent, braises orangées, étincelles éphémères, et cette sensation de danger qui grandit dans ma cage thoracique. le cœur bat vite et les mains tremblent. mes doigts s'agrippent à mes deux cuisses, mon regard se perd au travers du wagon, au travers des vagabonds d'un jour, ceux qui se bousculent et se crachent un venin mortel au visage, ceux aux visages sages mais aux cœurs noircis, noircis par les rues sales, par les murs dessinés, par la ville abimée.  
l'enfer a immolé les corps, les âmes. ses flammes s'étendent tout au fond des regards, échos d'une tempête passée, d'un malheur qui ne s'en va jamais.
les gens se bousculent, collision soudaine, rencontre mortelle. les mains moites se touchent et s'enfuient aussitôt, le dégoût passe sur les visages. les canines mordent les lèvres et puis les fronts se plissent, tandis que les phalanges musclées se resserrent, pour ne pas laisser s'échapper la colère de ces matins d'été qui se ressemblent tous. matins secs et matins bruyants, ce n'est jamais différent. cette banalité laisse un goût amer dans la bouche, soulève les cœurs et les questions. qu'est-ce que j'fous là, déjà ? il est où l'palais dont j'rêvais quand j'avais cinq ans ? maintenant, tout ce que j'ai, c'est cinq balles dans mon porte-monnaie, tu parles d'une vie.  
mes deux pieds touchent enfin le bitume sale, après des millions de bousculades. les autres crachent entre leurs dents, soufflent dans mes cheveux, et mes yeux se lèvent, et mes poings se serrent.
bande d'abrutis. quelle ville de merde, je te jure, c'était mieux l'algérie.
l'inconnu - mort-vivant - marche toujours à mes côtés. un silence pesant s'immisce entre nous, dans nos cœurs. silence qui sert la gorge et la cage thoracique.
son prénom finit par s'échapper d'entre ses lèvres, comme le plus grand des secrets. simple murmure, une voix cassée.
zaïm.
zaïm le mort-vivant, zaïm à la peau blafarde, zaïm et les maux dans les yeux.
zaïm qu'a l'air de rêver mais qui trouve pas mieux. pas mieux que les rues grises de marseille, pas mieux qu'un présent imparfait.  
- moi c'est yousra.

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