envolée (malo)

Y a le joint qui glisse, là, entre tes lèvres alors que tu marches d’un pas lent jusqu’au bahut. En retard. Tu titubes un peu. Et pourtant. Pourtant, ce devait être une journée comme une autre. Une journée où fallait encore, faire semblant. Mais, ce matin, en te réveillant. Ce matin, t’avais pas eu l’envie. D’y aller. L’envie. De faire comme si. Tout va bien. Comme si. Tout est bien. Soupire. Yeux qui pétillent. Tu te sens mieux. Mieux, avec l’esprit qui divague, virevolte. Oué. Pour oublier. Oublier les secrets enfouis. Oublier les coups qui te font souffrir. Souffrir.

Parfois, tu te demandais pourquoi.
Tu ne te débattais pas.
Tu ne bougeais pas.
Incapable.
Terrorisé.

Pourquoi alors qu’ici, tu les donnais les coups. Les mots, maux. Tu savais si bien faire. Oué. Si bien. Couloirs vides. Tu souris. Le joins finissant de se consumer entre tes lèvres, dans ton sang. Dans ton corps. Les cours avaient déjà commencé. T’étais un peu comme la seule âme vivante. Oué, un peu. Jusqu’à écraser le mégot sur le sol des chiottes. Jusqu’à t’affaler, là, dans un coin carrelé. Les yeux fermés. Sourire idiot sur tes lèvres. C’est si bon. De planer. Oublier. Oué. Tu resterais bien là. Jusqu’à ce soir. Jusqu’à ne plus. Pouvoir. Mais, t’es quelqu’un ici. Quelqu’un. Con. Alors, faudra bien que tu te lèves. Quand la sonnerie se fera entendre. Mais, pour l’instant. Octave. Tu savoures. Le silence. Le battement de ton cœur dans ta tête. Les étoiles qui pétillent devant tes yeux fermés. Oué, tu savoures.